Youness Aboulakoul
Today Is a Beautiful Day
Danse / Mardi 5 mars 20h  / Théâtre Saragosse
45 min / TARIF B

Le jeune chorégraphe Youness Aboulakoul élabore une danse d’une grande physicalité où corps, objets et paysage sonore se répondent pour une expérience puissante, sensible et troublante.

Chorégraphe, performeur et musicien, Youness Aboulakoul porte un intérêt particulier au dialogue entre les disciplines artistiques. Today Is a Beautiful Day (2019) est autant une installation plastique et sonore activée par la performance qu’une pièce chorégraphique. Le danseur y manipule les objets du quotidien, des bols métalliques, des élastiques, de la farine, et fait jaillir des images et des environnements concrets comme autant de nouvelles possibilités pour le mouvement. S’y dessine en creux la violence massive, omniprésente dans les médias, les réseaux sociaux ou les films, et son déferlement continu. La pièce s’affirme comme une volonté de la mettre à distance, de résister. Car l’énergie guerrière qui s’empare du danseur relève autant de la lutte que d’une force libératoire. Un exutoire que Youness Aboulakoul fait naître de la répétition du mouvement, de l’accumulation et de la distorsion sonore, de l’invention de gestes rituels. Un sursaut salutaire dont l’apaisement final sonne comme un espoir.

Concept, chorégraphie, interprétation Youness Aboulakoul — Regard extérieur Youness Atbane — Conseils en dramaturgie Gabrielle Cram — Lumières Omar Boukdeir — Création media Jéronimo Roé — Création sonore Youness Aboulakoul — Régie son Zouheir Atbane — Administration Saül Dauvin — Diffusion KUMQUAT | performing arts — Crédit photo Youness Aboulakoul
PRODUCTION

Production Cie Ayoun // Coproduction ICI-CCN - Montpellier, Les Subsistances - Lyon, Institut Français du Maroc, Centre chorégraphique national de Roubaix, VIADANSE - Centre chorégraphique national de Belfort, Dancing on the Edge festival - Amsterdam. // Soutiens DRAC Ile-de-France, L’Uzine - Casablanca, Charleroi Danse - Charleroi

Le jeune chorégraphe Youness Aboulakoul élabore une danse d’une grande physicalité où corps, objets et paysage sonore se répondent pour une expérience puissante, sensible et troublante.

Chorégraphe, performeur et musicien, Youness Aboulakoul porte un intérêt particulier au dialogue entre les disciplines artistiques. Today Is a Beautiful Day (2019) est autant une installation plastique et sonore activée par la performance qu’une pièce chorégraphique. Le danseur y manipule les objets du quotidien, des bols métalliques, des élastiques, de la farine, et fait jaillir des images et des environnements concrets comme autant de nouvelles possibilités pour le mouvement. S’y dessine en creux la violence massive, omniprésente dans les médias, les réseaux sociaux ou les films, et son déferlement continu. La pièce s’affirme comme une volonté de la mettre à distance, de résister. Car l’énergie guerrière qui s’empare du danseur relève autant de la lutte que d’une force libératoire. Un exutoire que Youness Aboulakoul fait naître de la répétition du mouvement, de l’accumulation et de la distorsion sonore, de l’invention de gestes rituels. Un sursaut salutaire dont l’apaisement final sonne comme un espoir.

DISTRIBUTION

Concept, chorégraphie, interprétation Youness Aboulakoul — Regard extérieur Youness Atbane — Conseils en dramaturgie Gabrielle Cram — Lumières Omar Boukdeir — Création media Jéronimo Roé — Création sonore Youness Aboulakoul — Régie son Zouheir Atbane — Administration Saül Dauvin — Diffusion KUMQUAT | performing arts — Crédit photo Youness Aboulakoul

   

Youness Aboulakoul
Né à Casablanca, Youness Aboulakoul vit et travaille à Paris. Interprète depuis l’âge de 16 ans, il se forme au hip-hop comme aux danses folkloriques marocaines et à la danse contemporaine au Conservatoire de Casablanca. Depuis, il multiplie les expériences chorégraphiques, collaborant avec des artistes marocains et européens tels qu’Olivier Dubois, Radhouane El Meddeb, Ramon Baeza, Rosa Sanchez & Alain Baumann, Khalid Benghrib, Filipe Lourenco, Bernardo Montet, ou encore Christian Rizzo... Depuis 2010, Il crée son premier projet duo Logos (2010), puis le duo Les Architectes (2018) en collaboration avec le chorégraphe et artiste visuel Youness Atbane, et encore le solo Today is a Beautiful Day créé le 14 Novembre 2019 à Utrecht. Youness Aboulakoul est également concepteur de son. Passionné par la musique électronique, ses compositions puisent leur inspiration dans la richesse de la musique marocaine et dans les sonorités de l’univers électro, mélangeant ces deux sources d’inspiration afin de développer son propre univers sonore. En tant que compositeur de musique électronique, Youness Aboulakoul signe la musique originale de plusieurs pièces chorégraphiques et cinématographiques, parmi lesquelles Les Sauvages de Sylvère Lamotte (2017) et Les Architectes (2018). En tant que chorégraphe, performeur et musicien, Youness Aboulakoul porte un intérêt particulier au dialogue entre les disciplines artistiques, en favorisant le décloisonnement des pratiques entre les arts performatifs, visuels et sonores. Cette vision plurielle de la création contribue à repousser les frontières de la danse contemporaine et à permettre l’émergence de nouvelles formes d’expression artistique.

En attendant les beaux jours Today Is a Beautiful Day
Avec sa troisième pièce, le chorégraphe Youness Aboulakoul clôt un cycle marqué par la violence. La voix du chorégraphe Youness Aboulakoul, 33 ans, est aussi calme que le titre de son nouveau solo, Today Is a Beautiful Day, est doux. Pourtant, c’est la violence massive, sociale et politique, qui nous agresse chaque jour et nous colonise qui a impulsé ce spectacle paradoxal insufflé par un suspense anxiogène. « Nous sommes saturés de violence et j’ai tenté avec cette pièce de prendre de la distance par rapport à elle » , commente le danseur. Repéré d’abord comme interprète auprès de Khalid Benghrib, Olivier Dubois et Christian Rizzo, ce jeune artiste est né à Casablanca, où il apprend de 7 à 15 ans le hip-hop et les danses traditionnelles marocaines. Aujourd’hui installé à Paris, il signe ici sa troisième pièce depuis la création de sa compagnie, Ayoun ( « les yeux » en arabe), en 2018. Au carrefour de la danse et de l’installation plastique, celui qui se déclare « fasciné par les objets du quotidien » se retrouve d’abord la tête enfermée dans des sphères métalliques - en réalité des saladiers ! -, avant de créer peu à peu sur scène un paysage abstrait, tendu d’élastiques et cerné de néons blancs. « Je ne veux pas illustrer la violence, mais la transposer, la matérialiser pour ne pas plier devant elle » , affirme-t-il. Et faire surgir les visions qui l’assaillent pour mieux se lancer dans la bataille et en sortir (presque) apaisé. « C’est une traversée qui célèbre la fin d’un cycle dans l’espoir que l’avenir sera meilleur. J’ai malgré tout foi en l’humanité. » Tomorrow will be ...
Télérama, Rosita Boisseau, samedi 24 octobre 2020.

Quand les hommes dansent contre la violence _Évacuer la violence par la danse, danser contre la violence, est-ce possible, sans tomber dans les platitudes, le kitsch, le convenu, le bien-pensant, sans pousser pathétiquement un cri pour la paix à trois sous, sans étaler le politiquement correct de la culpabilité masculine ? Une pièce de danse peut-elle aujourd’hui encore avoir un impact sur la condition du spectateur, peut-elle réellement faire évoluer les consciences ? On a du mal à y croire, et pourtant on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise. A l’origine, il devait ici être question de chorégraphes arabes créant des pièces prenant position contre la violence. Mais le doute s’est installé, immédiatement. Qu’est-ce à dire, chorégraphe « arabe » ? Youness Aboulakoul vient du Maroc, mais il vit en France et a travaillé avec Christian Rizzo, Olivier Dubois, Bernardo Montet et tant d’autres qui ne l’ont évidemment pas engagé en raison de ses origines, mais pour ses qualités d’artiste chorégraphique universel et cosmopolite. En octobre 2020, les Rencontres Chorégraphiques (reportées en raison des mesures sanitaires) ont présenté Today is a beautiful day d’Aboulakoul qui dit à propos de ce solo, en expliquant le sens du titre, que sa façon de garder espoir dans la vie est de se dire chaque matin qu’il va enfin avoir le plaisir de passer une journée sans entendre parler de la guerre, sans vivre une ou plusieurs formes de violence. Qu’est-ce d’autre qu’un jeu beckettien à recommencer tous les jours ? C’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir… Ou pas. Pas étonnant alors qu’Aboulakoul adopte une attitude parfois donquichottesque quand il enfile des bols en inox sur la tête ou sur le corps, bols qui lui servent d’armure ou saladiers inversés pour recueillir de la farine. En arborant des qualités cinétiques extraordinaires, Aboulakoul se transforme en automate et en guerrier, affrontant un adversaire imaginaire dans un monde déshumanisé. Jusqu’à se trouver sur le dos, au sol, comme pour une sépulture sous les demi-sphères métalliques. Mais alors, en ce monde, a-t-on encore le droit de rêver ? Un nuage de poussière blanchâtre est traversé par « What a wonderful world », vieille rengaine bucolique et désuète de Louis Armstrong, et c’est la fête. Car le nuage est fait de farine, et puis arrive… un gâteau ! Les stèles métalliques qui ont exercé leur force rigide sur l’univers mental du guerrier s’allument en rouge. Ce kitch bien assumé fait passer le message avec autodérision : Seule la force de notre imagination peut venir à bout de la violence. Le rituel volontairement naïf donne la force nécessaire pour se lever le lendemain matin, avec le même espoir, forcément déçu au cours de la journée. Mais garder cet espoir vivant est une nécessité.
Danser Canal Historique, Thomas Hahn, 2020.

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